SOMMAIRE
Dans le cadre du Programme d'évaluation des techniques de mesure d'impacts en milieu aquatique (ÉTIMA), une étude sur le terrain a été menée à la mine Lupin dans les Territoires du Nord-Ouest. L'endroit a été proposé comme site possible pour l'essai détaillé d'outils de surveillance aux fins de recherches prévues pour 1997 dans le cadre du programme ÉTIMA. Le but de l'étude était de fournir des renseignements permettant de décider s'il fallait utiliser ou non ce site en 1997, et dans l'affirmative, pour la vérification de quelles hypothèses en particulier.
Au cours de cette étude sur le terrain, on a passé en revue les données historiques existantes. Des changements temporaires se sont produits dans la qualité de l'eau (concentrations de cuivre, de zinc et d'arsenic) qui étaient liés aux rejets d'effluent. Les données historiques prouvent que des métaux s'accumulent dans les sédiments, sans que l’on puisse établir de corrélation évidente entre la contamination et les effets biologiques. La teneur en métallothionéine n'a pas été mesurée. On a trouvé dans le foie du touladi des concentrations élevées d'arsenic qui semblent liées aux rejets d'effluents, mais là encore, l’existence d'effets néfastes imputables à cette contamination n'est pas prouvée.
Le rejet de l’effluent se limite à une période de deux semaines à la fin de l'été; comme l'étude sur le terrain a été réalisée en septembre, peu de temps après l’octroi du contrat, on n'a pu évaluer ni la qualité de l'effluent, ni la qualité de l’eau pendant la période de rejet de l'effluent. Selon les données provenant des responsables de la mine, l’effluent n'est cependant pas très toxique et les limites stipulées dans le permis sont respectées.
Les études sur le terrain ont été menées dans une zone d'exposition (baie Sun) et une zone de référence (baie South), toutes deux situées dans le lac Contwoyto. Pour certains paramètres, des élévations importantes ont été observées dans la zone de référence par rapport à la zone d'exposition. Certains paramètres excédaient les directives canadiennes relatives à la qualité des eaux douces pour la protection de la vie aquatique dans la zone d'exposition et dans la zone de référence. Toutefois, il est impossible de tirer des conclusions sur les conditions qui existent pendant le rejet de l'effluent, car la mine ne rejetait pas d'effluent au moment de l'étude.
En ce qui a trait aux sédiments, on a noté des augmentations importantes de la concentration de certains métaux dans la zone d'exposition comparativement aux teneurs dans la zone de référence. L'arsenic est considéré comme un contaminant préoccupant dans les deux zones par rapport aux critères provisoires du Canada relativement à la qualité des sédiments, mais le nickel n'est défini comme contaminant préoccupant que dans la zone d'exposition. Toutefois, les concentrations d'arsenic (et de la plupart des autres métaux) dans la zone de référence sont comparables aux teneurs observées avant la période de rejet.
Il n'y avait pas de différence importante entre les zones de référence et d'exposition quant à l’abondance et à la diversité des espèces dans le benthos. Néanmoins, certaines espèces ne se trouvaient que dans une seule des deux zones, et les différences entre les deux zones du point de vue de l’habitat peuvent constituer des facteurs d'erreur dans la comparaison des résultats.
Trois espèces de poissons (touladi, ménomini rond et cisco de lac) ont été capturées en nombre suffisant pour être considérées comme des espèces indicatrices possibles; une autre espèce, la lotte, a été récoltée en faible nombre dans les deux zones. Dans l’ensemble, les prises n'étaient pas abondantes, et l’on n'a pas fait d'analyses de tissus ni de métallothionéine à cause de la pauvreté relative des prises. On trouvera dans le tableau ES-1 d'autres informations sur cette mine.
Dans l'ensemble, les responsables du programme ÉTIMA ont jugé les zones d'exposition et de référence acceptables pour les études de 1997. On peut y prélever du poisson sans trop d'efforts; la lotte serait la meilleure espèce indicatrice (si l’on peut en capturer un nombre suffisant à l’aide de lignes à pêche ou de filets-pièges). Les données relatives aux sédiments et les données historiques sur la qualité de l’eau présentent certaines différences de concentrations entre la zone de référence (plus faibles) et la zone d'exposition (plus élevées) pour certains paramètres. On peut mener des études fondées sur des triades en ce qui concerne la qualité des sédiments.