Les études du Programme de neutralisation des eaux de drainage dans
l'environnement rninier (NEDEM) portant sur l'élimination subaquatique des résidus
miniers (décrites dans le cadre du projet NEDEM 2.11.1) ont fait l'objet d'un examen
critique par un groupe d'experts, sous la direction de l'Académie Rawson des sciences
de l'eau (Ottawa). Cet examen visait deux objectifs, dont voici le résumé:
- fournir une évaluation technique et scientifique des études NEDEM
sur l'élimination subaquatique des rejets miniers (présentée dans la
Partie I du présent rapport); - préciser les exigences supplémentaires nécessaires aux études
NEDEM sur l'élimination subaquatique des rejets miniers, afin de
maintenir une approche scientifique crédible (présentée dans la Parte
II du présent rapport).
Les principaux points suivants ont été établis dans le cadre de l'examen et des
discussions subséquentes entre l'équipe responsable de l'examen scientifique et les
représentants du NEDEM.
Évaluation technique et scientifique
L'élimination subaquatique des résidus miniers semble offrir des avantages
physico-chimiques par rapport à leur élimination terrestre, particulièrement en ce qui
touche l'oxydation du soufre et la production des eaux acides.
Le processus d'élimination des résidus miniers a la capacité de troubler énormément
les écosystèmes lacustres; normalement, il peut s'écouler plusieurs décennies (et
possiblement quelques siècles dans certains cas) avant que la sédimentation ne
puisse constituer une couche suffisamment épaisse pour isoler un écosystème
lacustre de l'influence des résidus miniers (c.à.d. à la fois les effets des flux
métalliques et des substrats). Quoi qu'il en soit, des mesures correctives pourraient
s'appliquer afin de limiter la portée de l'impact et d'accélérer le retour à la normale.
La revue faite par les documents NEDEM des processus géochimiques contrôlant la
libération des métaux s'avère excellente; les textes sont bien rédigés et complets (au
moment de la fin de l'examen).
Les données limnologiques générales des lacs faisant l'objet d'une étude de cas
NEDEM (Anderson, Buttle et Mandy) sont inadéquates, sauf pour des comparaisons
trés approximatives. Elles ne peuvent étayer une interprétation limpide des causes et
effets rattachés à l'élimination des résidus miniers.
Les études faites sur le terrain ont été conçues pour obtenir une information limitée,
plus précisément pour évaluer si la réactivité des résidus éliminés dans l'eau (et dans
un environnement réel) demeure faible. Les données sont suffisantes à cette fin;
cependant celles-ci ne peuvent servir à préciser les effets qui se produisent dans le
cadre du processus d'élimination, ni les ajustements écosystémiques à long terme
nécessités par l'apport de résidus miniers.
Les limites inhérentes aux techniques d'extraction chimique peuvent limiter le degré
auquel les données disponibles desservent les objectifs visés par l'étude.
Exigences supplémentaires
Des suggestions ont été faites relativement à la tenue d'études sur le terrain plus
complètes des flux métalliques dans les lacs visés par l'étude de cas, des taux d'
accumulation et de la mesure des réactions écologiques de lacs entiers à l'élimination
subaquatique de résidus miniers. Les documents de référence sont fournis dans le
rapport. Les commentaires des experts traitent largement de ces suggestions et les
recommandations détaillées sont disponsible en s'adressant au secrétariat NEDEM.
I1 a été suggéré que l'on procède à une revue plus poussée mais sélective des
documents afférents pour traiter certains aspects des effets toxiques, le comportement
des particules en réaction aux conditions hydrauliques présentes dans les lacs,
l'amélioration des techniques et méthodes utilisées pour l'analyse sur le terrain et les
mesures biologiques des effets sur les lac entiers.
L'opinion générale qui s'est dégagée lors d'une réunion conjointe de l'équipe
responsable de l'examen scientifique et l'équipe NEDEM est la suivante relativement
au choix d'un site pour l'élimination subaquatique des résidus miniers (par ordre de
préférence):
- le remplissage d'un petit lac en amont;
- l'élimination des rejets dans un réservoir artificiel; et,
- l'élimination des rejets dans le lac (ceux-ci ne représentant qu'une
petite partie du volume lacustre total).
On reconnaît que l'élimination des rejets dans le lac ne constitue pas généralement
une pratique acceptable. Jusqu'à un certain point, cette opinion pourrait modifier
l'élaboration future des études d'élimination subaquatique des déchets dans le cadre
du programme NEDEM.