Le présent rapport fait suite à une visite de deux semaines que nous avons faite au
Japon à la fin de mai et au début de juin 1993. Nous nous sommes rendus dans divers
laboratoires du gouvernement, de l'industrie, des universités et des instituts de
recherche où on mène des études sur le drainage minier acide. Un collègue japonais
dont les recherches portent sur ce sujet avait préparé notre séjour en fixant des
rendez-vous et en organisant des rencontres.
La plupart des groupes que nous avons rencontrés mènent des recherches dans ce
domaine depuis une vingtaine d'années. Nous avons constaté que les divers secteurs
qui participent à ces travaux collaborent étroitement les uns avec les autres et
partagent les mêmes objectifs, de sorte qu'on pourrait presque parler d'un effort
structuré à l'échelle nationale. L'ampleur de ces travaux est étonnante si l'on considère
que le Japon exploite actuellement très peu de mines, bien que la fusion de minerais
et de concentrés importés demeure une industrie importante. On semble cependant
s'entendre sur le fait que le développement de nouvelles technologies de traitement
permettra de créer à l'échelle nationale et internationale une nouvelle industrie très
lucrative. On reconnaît de plus que si le Japon veut conserver l'accès aux ressources
minérales des pays en voie de développement, il devra aider ces pays dans tous les
aspects de l'exploitation minière, y compris les mesures de protection de
l'environnement.
Un certain nombre de nouvelles technologies ont été mises au point et appliquées
avec succès, notamment les procédés fondés sur l'oxydation bactérienne du fer
ferreux, comme ceux qu'on utilise à l'usine de traitement du drainage acide de la
Matsuo Mine, le système de désulfuration des gaz de combustion de la Dowa Mining
Company ainsi que le système de traitement des poussières et le procédé de
récupération de solutions commercialisables de sulfate ferrique utilisés à la fonderie de
Kosaka de la Dowa Mining. L'utilisation des procédés de traitement des effluents
industriels métallifères par ferrites et poudre de fer développés dans deux universités
de Tokyo est maintenant très répandue au Japon. On exploite dans plusieurs usines
un'procédé de densification des boues par recirculation dans un bassin de
neutralisation des précipités formés dans le décanteur.
D'autres technologies ont été mises au point mais n'ont pas encore été appliquées,
notamment des systèmes de récupération des ferrites et de l'hématite présents dans
les eaux de drainage à haute teneur en fer et un procédé de flottation pour la
récupération de divers métaux présents dans les eaux de drainage minier acides.
Toute une gamme de nouvelles méthodes sont actuellement à l'étude, mais les
travaux de développement en sont encore aux premiers stades. Les plus importantes
de ces méthodes utilisent des techniques d'échange d'ions, des techniques de
membrane, des bactéries sulfatoréductrices, des bactéries oxydantes du soufre et des
organismes capables d'absorber les métaux. On étudie en outre sérieusement la
possibilité d'utiliser les chambres de mines abandonnées pour l'enfouissement des
boues et des déchets solides.
La conclusion principale du rapport est qu'on devrait envisager la création d'un fonds
de recherche réservée aux collaborations entre le Canada et le Japon dans le domaine
du drainage minier acide. Le Programme de neutralisation des eaux de drainage dans
l'environnement minier (NEDEM) et la Metal Mining Agency of Japan se partageraient
les frais de cette nouvelle source financière.