La mine Benson Lake Coast Copper Mine a été en service de 1962 à 1973, période
pendant laquelle 3,6 millions de tonnes de minerai de cuivre à forte teneur ont été
extraites. Une usine d'enrichissement du cuivre ainsi qu'une usine de récupération
de magnétite (en service de 1963 à 1970) ont déversé des résidus dans le lac
Benson, un permis les y autorisant. Avec le temps, les résidus ont été déversés dans
des eaux de plus en plus profondes afin de combattre un problème persistant de
turbidité des eaux du lac par suite de la mise en suspension colloïdale des
particules fines comprises dans les résidus. Un floculant a aussi été ajouté dans la
lagune à résidus pour faciliter la décantation.
Le lac Benson est situé sur la côte et il est plutôt petit, assez profond et ses eaux
douces sont oligotrophes. Il se caractérise par des conditions isothermes pendant
l'hiver, l’établissement d'un métalimnion en été et un brassage en automne. Des
études effectuées sur place par le Service de protection de l' environnement en
1967 et en 1973 ont permis de constater que le fond du lac était complètement
recouvert de résidus et dépourvu de vie benthique. En 1967, même le fond de
l'émissaire était recouvert d'une couche de particules fines et était peuplé
d'invertébrés benthiques vivant en eaux turbides. Une carte bathymétrique préparée
en 1970 montrait que le profil des profondeurs n'avait pas été tellement affecté par
le dépôt des résidus.
Le lac soutient des populations de truite arc-en-ciel (Oncorhynchus mykiss) et de
truite fardée (O. clarki), d'omble chevalier (Salvelinus alpinus) et de chabot
piquant (Cottus asper). Même après la fermeture de la mine, les poissons ont
concentré leur alimentation sur les organismes à la dérive transportés dans le lac
par les affluents. En 1967 et 1973, on a constaté que les tissus des poissons
résidents renfermaient de fortes concentrations de zinc, mais des concentrations
tout aussi fortes ont été constatées dans un lac témoin des environs (le lac
Maynard).
La présente étude constitue le premier stade d'une évaluation sur place du
rétablissement du lac à partir du moment où l'élimination des résidus y a cessé. Les
travaux effectués en 1989-1990 ont consisté notamment à cartographier la
bathymétrie du lac, à installer des échelles limnimétriques et de crête, de même qu'
à aménager des lieux de mesure de débit tant sur les affluents que sur les
émissaires Les affluents sont entre autres les suivants: la rivière Raging, la rivière
Benson et le ruisseau Craft, tandis que c'est le cours inférieur de la rivière Benson
qui sert d'émissaire. La cartographie bathymétrique a fourni une série de
paramètres morphométriques. Des profils fluviaux ont été préparés afin d'obtenir
ensuite des profils en travers des lieux de mesure de débit.
Le lac Benson a une longueur de 2,1 km, sa profondeur maximale est de 54 m
(profondeur moyenne = 25,5 m) et sa superficie est de 7,73 x 105 m2 La
profondeur relative (5,4 %) et le coefficient d'évolution des rives (1.7) décrivent un
lac elliptique, à la fois petit et profond, dont la stabilité est relativement élevée et
dont le potentiel de formation d'une zone littorale est plutôt modéré. Les
comparaisons effectuées à partir de 1970 entre la bathymétrie contemporaine et le
profil de profondeur permettent de penser que les parties plus profondes du lac (>
50 m) ont été partiellement comblées.
Les données existantes sont insuffisantes pour définir des courbes de débits jaugés
pour chacun des affluents et des émissaires Une comparaison des débits nets
d'admission (9.5 m3/s) et de sortie (8.5 m3/s) enregistrés le 3 novembre 1988 a
incité à choisir des lieux de limnimétrie et de mesure de débit où les écoulements
seraient plus laminaires. Les lieux en question ont été trouvés, vérifiés et aménagés
comme voulu le 4 mars 1990.