Les eaux de mine acides proviennent des résidus de mine de pyrite au contact de l'oxygène et de l'eau. Les eaux qui ruissellent en surface et celles qui s'infiltrent dans le sol après avoir traversé des amas de déchets sont en général très acides et présentent des concentrations élevées de métaux dissous (fer, aluminium, manganèse, cuivre, plomb, nickel et zinc, entre autres). On utilise habituellement de la chaux pour neutraliser les eaux de ruissellement et pour faire précipiter les métaux. Cependant, cette méthode est coûteuse et risque de devoir être appliquée longtemps après que l'on a cessé d'exploiter la mine. Récemment, on a donc tenté de mettre au point des systèmes peu coûteux et qui demandent peu d'entretien pour traiter les eaux de mine acides et pour les assainir. L'un des traitements passifs envisagés consiste à faire appel aux communautés microbiennes de la végétation et des sédiments pour réduire l'acidité et pour faire précipiter les métaux.
Dans le cadre de la présente étude, on a recherché des signes de neutralisation biologique des eaux de mine acides dans des milieux humides naturels situés à proximité de six mines de métaux de base de l'est du Canada. Environnement Canada a choisi, après avoir consulté des compagnies minières et les ministères provinciaux des ressources, les milieux humides qui pourraient convenir. Des travaux ont été effectués sur ces terrains pour décrire et comparer la chimie des eaux et des sédiments qui s'y trouvent, leur hydrologie et leur végétation. À l'origine, on avait prévu deux périodes d' échantillonnage, en été et à la fin de l'automne, pour comparer, à l'intérieur d'un même site, les périodes présumées Abiologiquement actives@ et Abiologiquement inactives@. Ces travaux ont été entrepris trop tard pour que l'on puisse étudier la période de l'été. Dans le présent rapport, on fait donc état des résultats correspondant à la période d'échantillonnage couvrant le début de l' automne.
On a constaté que les charges en métaux, les apports des eaux souterraines, les temps de rétention des eaux et les concentrations de métaux étaient très différents dans les sédiments et dans les communautés végétales des milieux humides. Pour aucun des sites étudiés, toutefois, on n'a noté de diminution des charges de métaux ou de l'acidité en aval, pendant l'automne, A cause d'une sécheresse prolongée dans un des sites (Nickel Rim), qui avait sérieusement fait diminuer les débits, il n'a pas été possible de calculer les charges de métaux dans les affluents et dans les effluents. L'absence d'amélioration, due à des processus biologiques, de la qualité des eaux de mine acides est probablement due aux raisons suivantes: 1) températures basses (environ 4°C), 2) écoulement en canaux dans les milieux humides et 3) contact limité des eaux de mine acides avec des sédiments anoxiques. L'arrivée d'autres eaux d'infiltration et d'eaux souterraines a également compliqué la situation, particulièrement au site Kam Kotia. Les milieux humides avaient récemment extrait des métaux car les sédiments qui s'y trouvaient présentaient de fortes concentrations de metaux.