Les parc à résidus sulfurés, les haldes de stérile et les chantiers miniers laissent échapper des effluents acides longtemps après la fin des activités minières, ce qui impose aux exploitants une responsabilité financière à long terme. La neutralisation à la chaux est très répandue pour neutraliser l'acide et pour précipiter les métaux lourds. Cette méthode est simple et économique. Toutefois, elle produit de grandes quantités de boue potentiellement dangereuse, exige beaucoup de travaux d'entretien et peut ne pas respecter les nouvelles normes environnementales plus rigoureuses. Il importe donc de plus en plus d'améliorer ou de remplacer cette technologie de neutralisation à la chaux par de nouvelles techniques perfectionnées. Une banque de données sur les caractéristiques des effluents du drainage minier acide (DMA) au Canada sera très utile pour définir des stratégies visant à améliorer les techniques de traitement du DMA.
Quatorze entreprises participant au programme NEDEM ont été approchées par téléphone et par écrit concernant leurs sites acidogènes actuels. Des données sur les effluents bruts du DMA dans ces emplacements ont été sollicitées par la voie d'un questionnaire écrit. Des renseignements détaillés sur 72 sources du DMA non traité réparties à travers le Canada ont été compilés et sont présentés dans le présent rapport. Les données ont aussi été entrées dans un chiffrier Lotus 1-2-3 permettant une analyse plus poussée des paramètres des effluents en fonction d'un choix de critères. Les données sur les sources, les débits, les teneurs en métaux lourds, l'acidité, les conditions d'oxydation et les teneurs en matières en suspension des effluents du DMA ont été extraites du chiffrier et sont résumées sous forme de tableaux, ce qui permet des comparaisons entre les saisons. Des distributions de concentration sont présentées graphiquement pour plusieurs de ces paramètres.
Des tendances saisonnières ont été relevées pour certaines caractéristiques des effluents. Comme prévu, les débits sont presque toujours plus élevés au printemps et à l'automne qu'en été et en hiver. Lorsque nous ne comparons que les effluents pour lesquels nous disposons de mesures s'échelonnant sur les quatre saisons, nous observons des tendances saisonnières dans le cas de cinq métaux lourds sur neuf. Les concentrations sont en général les plus élevées au printemps dans le cas du zinc et du cuivre, et en hiver dans le cas du plonb, du fer et du cobalt. Les concentrations de zinc sont les plus faibles en été et à l'automne, et à l'automne seulement dans le cas du cuivre et du cobalt. Les concentrations de sulphate et de l'acidité présentent les mêmes tendances : elles sont les plus élevées en hiver et les plus faibles en été. Il semblerait que des facteurs portant à confusion, comme des phénomènes d'adsorption, des interactions le long de la trajectoire de migration du DMA ou d'autres caractéristiques particulières du site qui ne sont pas saisonnières, ont un effet prédominant sur les caractéristiques du DMA.
Peu d'effluents renferment assez de cuivre ou de zinc pour justifier un éventuel traitement de récupération de ces métaux. Toutefois, plusieurs effluents sont dilués par d'autres sources d'eau (p. ex. ruissellement, effluents d'usine, etc.), ce qui réduit la concentration de métaux communs. Pour récupérer ces métaux, il est donc possible qu'il faille intercepter les effluents de DMA plus près de la source de dissolution des métaux, ce qui se traduirait par des débits plus faibles et des concentrations plus élevées.
Très peu de données ont été fournies sur les conditions d'oxydation dans les effluents de DMA (p. ex. la concentration de Fe2+ qui permet de calculer le rapport Fe2+/Fe3+ ou le potentiel redox), probablement parce que ces paramètres sont difficiles à mesurer et que les résultats sont souvent douteux. Cette information est toutefois nécessaire lorsqu'on envisage différents systèmes de traitement. Il se peut donc qu'il faille encourager les sociétés minières à recueillir ces données.
De l'information sur les problèmes et les succès entourant le traitement du DMA de divers sites a été tirée des réponses au questionnaire et est résumée en termes de questions générales. Les deux problèmes/réalisations les plus courants ont trait à la collecte de tous les écoulements contaminés d'un même site et à la qualité de l'effluent final.
Le présent rapport, ajouté au chiffrier électronique connexe, constitue une bonne banque de données sur les caractéristiques des effluents du DMA au Canada. Cette banque peut aider à élaborer des techniques de traitement nouvelles ou améliorées. Elle permettra en outre de synthétizer des solutions du DMA qui seront pertinentes dans le contexte canadien et utiles dans la recherche générale sur le DMA.