Des résidus sulfurés contenant du zinc, du cuivre et du plomb ont été déposés au
moyen d'un pipeline flottant dans les eaux peu profondes du lac Anderson (< 8 m)
dans le centre-nord du Manitoba depuis 1979. Les eaux du lac contiennent de fortes
concentrations de métaux dissous qui proviennent surtout d'une route acidogène
bordant la rive nord. Des échantillons de la colonne d'eau et des carottes de sédiments
ont été prélevés à travers la glace du lac Anderson en avril 1993. Deux sites ont été
occupés, un situé près de la décharge à résidus (station B, site de «résidus purs») et
l'autre situé à environ 2 km plus loin (station A, site de «sédiments naturels»). Des
eaux interstitielles ont été extraites des carottes prélevées à chaque endroit. La
colonne d'eau était fortement stratifiée aux deux endroits, présentant quatre couches
au site des sédiments naturels (dont deux couches dysaérobies ou anoxiques) et deux
couches près de la décharge à résidus, la couche inférieure étant dysaérobie. La
stratification multiple anormale dénote probablement un effet d'advection latéral
variable. Les fortes concentrations de fer dissous dans les eaux interstitielles peu
profondes indiquent que les sédiments sont aux deux endroits anoxiques à faible
profondeur. Les concentrations de Zn, de Cu, de Pb et de Cd étaient très faibles, voire
indécelables, dans les eaux interstitielles. Il n'y avait aucun indice d'émanations de Cu,
de Cd ou de Pb provenant des résidus déposés, même si de faibles émanations de Zn
auraient été libérées par les sédiments de surface d'après l'examen d’une carotte de
résidus. Des métaux ont été extraits des eaux interstitielles sous la marque des 10
premiers centimètres dans les deux sites; ils seraient attribuables à la précipitation de
phases sulfurées authigènes.
En août 1993, des réseaux de points d'échantillonnage de la colonne d'eau, de
carottage des sédiments et de dialyse sur membrane ont été mis en place aux deux
mêmes sites qui avaient été occupés pendant le relevé d'hiver. Dans un autre site de
résidus en eau peu profonde, seules les eaux interstitielles ont été échantillonnées.
Pendant le relevé d'été, la colonne d'eau était bien brassée, et sa concentration de Zn,
de Cu et de Pb était élevée. Toutefois, la teneur en ces mêmes métaux (et en Cd)
présentait de fortes diminutions à travers l'interface sédiments-eau dans tous les sites,
indiquant que les sédiments du lac Anderson (sédiments naturels et résidus) ont, pour
ces métaux, agi comme un puits plutôt que comme une source. La précipitation de
métaux dans les eaux interstitielles a été attribuée à la précipitation de sulfures
authigènes. L'arsenic en profondeur a semblé décrire un cycle saisonnier d'émission
plus complexe et a peut-être précipité dans les sédiments superficiels. De l'arsenic
dissous a probablement été libéré par la réduction d'oxydes plutôt que par l'oxydation
des résidus.
Les travaux décrits ci-dessus ont été suivis de deux études complémentaires. La
première (Annexe G), a consisté dans des observations de la qualité des eaux du lac
Anderson après que l'on eut cessé de déverser des résidus dans la lac (juin à octobre
1995); les données thermiques et météorologiques relatives au lac ont été utilisées à
l'appui de l'interprétation des données géochimiques. On a déterminé que la qualité de
l'eau du lac Anderson dépendait des phénomènes météréologiques. L'augmentation
des précipitations était accompagnée d'une augmentation de Zn dissous et d'une
diminution de la conductivité, ce qui porte à croire que la dégradation de la qualité de
l'eau résultait de l'introduction de sels acides résiduels associée au drainage cumulatif
des roches acides. La deuxième étude (Annexe H) comprend un aperçu des
déversements d’origine minière dans le lac Anderson et présente une évaluation des
rapports entre les déversements et les changements chronologiques de la chimie du
lac qui ont été observées. L'évidence disponible est limitée, mais elle permet de croire
que les facteurs principaux qui ont contribué dans le passé à l'apport de métaux et à
l'acidité du lac étaient les eaux de la mine souterraine qui étaient évacuées
directement dans le lac ainsi que le drainage acide du site minier. Les résultats de ces
deux études similaires corroborent les évaluations précédentes de l'eau du lac
Anderson réalisées par NEDEM.