Les mines à ciel ouvert Vangorda et Grum ont été exploitées de 1990 à 1998. Ce rapport compare les prévisions de la modélisation du drainage minier acide préalable à l’approbation, les données du suivi actuelles et les prévisions de la modélisation post-développement. Les résultats de la comparaison donnent une idée de l’efficacité des méthodes de prévision et orientent l’application générale de ces méthodes.
Les mines Vangorda et Grum ont fourni du minerai supplémentaire à l’usine de concentration située à la mine Faro, adjacente à Vangorda et à Grum. La mine Faro a débuté ses activités à la fin des années 1960. Deux mines à ciel ouvert et trois haldes de stériles sont les principales composantes du site des exploitations minières Vangorda et Grum. Une halde de stériles renferme les morts-terrains. Cette halde n’est pas une grande source de contaminants. Toutes les composantes sont situées dans le bassin hydrologique du ruisseau Vangorda et la mine Faro n’a aucun impact sur ce ruisseau.
En se fondant sur l’expérience acquise à la mine Faro et aux autres mines de métaux communs sulfurés, les organismes de réglementation et l’exploitant du projet (Curragh Resources Incorporated) ont reconnu qu’il pourrait éventuellement y avoir du drainage minier acide aux mines Vangorda et Grum. Par conséquent, la documentation déposée en vue de l’approbation du projet comprenait des prévisions du drainage minier acide. Des programmes de suivi exécutés durant l’exploitation de la mine et après la fermeture de celle-ci ont permis de déterminer la qualité de l’eau sur l’ensemble du site. En 2003, les gouvernements du Canada et du Yukon ont assumé la responsabilité de la restauration de ce site. Dans la planification de la fermeture, ils ont commandé une modélisation actualisée du drainage minier acide. Cette série de modélisations et d’activités de suivi aux diverses étapes du cycle de vie de la mine permet d’évaluer l’efficacité des méthodes de prévision du drainage minier acide.
La modélisation pré-développement et post-opérationnelle a suivi des approches similaires pour les sources de stériles. Les deux modèles ont évalué la qualité de l’eau réceptrice en utilisant les charges en eau et en contaminant qui contenaient des contaminants des sources clés, notamment les mines à ciel ouvert, les cellules de sulfure et les haldes de stériles. Les méthodes de modélisation ont misé sur les données empiriques pour prédire le comportement géochimique à long terme des matières brutes, en utilisant cette information pour prévoir l’infiltration et les concentrations du ruissellement dans le cas des conditions prévues et dans le pire des scénarios. La modélisation pré-développement a utilisé les données empiriques provenant de la mine Faro, alors que les prévisions post-opérationnelles ont utilisé les données empiriques issues des mines Vangorda et Grum. Les deux exercices ont pris en considération les résultats des essais réalisés avec des cellules d’humidité et ont utilisé les résultats à des fins de confirmation. Dans les deux cas, les cellules d’humidité ont donné lieu à la prévision de conditions pires que dans le cas des modèles utilisant les données empiriques, mais la nocivité de ces conditions n’a pas mené à la révision des intrants et des hypothèses de la modélisation. L’approche empirique pour prédire les charges de contaminants dans les stériles semble sous-évaluer grandement l’apport en contaminants lorsque les données empiriques ne reflètent pas un drainage minier acide bien développé.
Pour les mines à ciel ouvert, les prévisions pré-développement et post-opérationnelles étaient fondées sur des approches et des sources de données très différentes. Les prévisions pré-développement étaient basées sur les données sur la qualité de l’eau provenant de la mine Faro ainsi que sur les prévisions théoriques des débits entrants. Les prévisions post-opérationnelles ont misé sur les données empiriques pour produire les bilans hydriques des mines à ciel ouvert et déterminer la qualité des eaux de ruissellement. Pour les matériaux sulfurés, les prévisions pré-développement ont beaucoup sous-évalué la charge provenant des parois des mines à ciel ouvert.
La comparaison de la modélisation pré-développement, des résultats du suivi et de la modélisation post-opérationnelle pour le drainage minier acide aux mines Vangorda et Grum permet de tirer des conclusions qui peuvent contribuer à l’orientation de la planification de mines futures.
● Les résultats de la modélisation sont plus sensibles aux prévisions des concentrations de contaminants issues des sources clés de la charge, même si les débits à travers les stériles sont, eux aussi, importants.
● Il faut être prudent si l’on s’en remet aux données des eaux de ruissellement provenant des installations existantes comme intrants empiriques pour la modélisation parce que ces données pourraient sous-évaluer les concentrations et la charge futures.
● Les résultats des essais en laboratoire (c.-à-d. les cellules d’humidité) doivent être étudiés attentivement. Lorsqu’une modélisation utilisant les essais en laboratoire indique des conditions plus défavorables que celles qui sont prévues par une modélisation utilisant les données empiriques, un examen plus poussé de la modélisation basée sur les essais en laboratoire peut s’avérer nécessaire, particulièrement lorsque les données empiriques proviennent de sites où le drainage minier acide n’a pas atteint son plein développement, ou encore, où la charge n’a pas atteint les points d’échantillonnage.
● Les modifications apportées aux plans de la mine et l’absence de mise en oeuvre efficace de mesures clés d’atténuation des effets peuvent mener à des hausses de la charge de contaminants si importantes qu’elles sont supérieures à celles qui ont été prévues dans les exercices de modélisation. Il faut absolument prendre des mesures pour régler les questions liées à la qualité de l’eau dans l’avenir et mettre en place des mécanismes pour assurer leur mise en œuvre complète. À mesure que le développement de la mine progresse et que la conception de la mine évolue, les prévisions de la qualité de l’eau doivent être vérifiées et mises à jour d’après les données du suivi.