RESUMÉ
L’objet de la présélection était d’évaluer neuf tests de détermination de la toxicité sublétale, au moyen de huit effluents miniers représentatifs. L’évaluation a porté sur la sensibilité, le coût et le domaine d’application de chaque test.
Les tests toxicologiques évalués comprenaient le test Microtox de détermination de la toxicité chronique, le test de mesure de la survie et de la reproduction de Ceriodaphnia, le test de mesure de la survie et de la croissance des larves de tête-de-boule, le test de mesure de la survie des embryons de truite arc-en-ciel, le test de mesure de la survie ainsi que de la croissance et de la maturation de nématodes, le test de mesure de l’inhibition de la croissance de l’algue Selenastrum capricornutum, le test de mesure de l’inhibition de la croissance de la lentille d’eau (Lemna minor), le test de mesure de l’inhibition de la croissance de nombreuses espèces d’algues sur microplaque et le test Mutatox. On s’est servi des eaux réceptrices comme témoins et milieux de dilution pour les dosages biologiques avec Ceriodaphnia, le tête-de-boule, les embryons de truite, Selenastrum capricornutum, Lemna minor et, sur microplaque, diverses algues.
Nous avons éliminé trois tests : le test aux nématodes, en raison de carences graves dans sa conception et son protocole ; le Mutatox, puisque les résultats étaient du type << tout ou rien >> ; le test aux embryons de truite, dont peu de résultats étaient valides et dont la sensibilité n’a pas pu être évaluée.
Nous avons calculé les concentrations inhibitrices à 25 % (CI25), qui ont servi à comparer la sensibilité des divers tests au moyen de méthodes non paramétriques (analyse de la variance [ANOVA] selon Friedman et concordance de Kendall) et d’un simple système de rangement. Les tests les plus sensibles étaient ceux qui utilisaient Selenastrum et la croissance du phytoplancton sur microplaque. Les suivaient les tests utilisant Lemna minor et Ceriodaphnia, à peu près égaux en sensibilité, puis le test utilisant le tête-de-boule. La détermination de la toxicité chronique par le test Microtox est la moins sensible, compte tenu des réactions stimulantes observées.
Nous avons examiné la relation entre la toxicité de l’effluent (CI25) et ses caractéristiques chimiques, par calcul de coefficients de corrélation (coefficient R non paramétrique de Spearman). Nous avons décelé peu de corrélations significatives entre les CI25 et les paramètres chimiques, peut-être en raison de la petitesse des échantillons. En outre, de nombreux résultats analytiques étaient inférieurs à la limite de détection, ce qui porte à croire que la sensibilité des méthodes chimiques utilisées était trop faible pour ces échantillons.
Pour estimer les coûts des dosages biologiques nous avons tenu compte des coûts de la main-d’oeuvre (nombre d’heures affectées aux épreuves, à la rédaction des rapports, à la culture, à l’assurance et à la maîtrise de la qualité) et de la consommation des matières à usage unique. Les tests les moins coûteux (par échantillon) utilisaient Selenastrum et Lemna minor (< 100 $) ; suivaient le Microtox et le test utilisant plusieurs espèces de phytoplancton (< 200 $), puis les tests utilisant Ceriodaphnia et le tête-de-boule (< 400 $). Le test avec embryons de truite arc-en-ciel coûte presque 700 $.
L’utilité et le caractère pratique des tests ont servi à en estimer l’applicabilité. Nous avons accordé des points à l’utilité si les organismes d’essai étaient indigènes au Canada et si le protocole expérimental autorisait l’emploi d’eaux réceptrices comme eau de dilution. Nous avons évalué le caractère pratique par le volume total d’effluent, d’eau réceptrice ou des deux exigé pour la réalisation des tests. Les plus applicables étaient ceux qui utilisaient Selenastrum, Ceriodaphnia et plusieurs espèces de phytoplancton, puis les tests avec Lemna minor, le tête-de-boule et les embryons de truite arc-en-ciel et, enfin, le Microtox.
Pour conclure, le rapport recommande les tests suivants pour les études à venir des effluents miniers : le test de mesure de l’inhibition de la croissance de l’algue dulcicole Selenastrum ; celui de la mesure de l’inhibition de la croissance de la lentille d’eau Lemna minor ; celui de la mesure de la survie et de la reproduction de Ceriodaphnia dubia ; celui de la mesure de la survie et de la croissance de la larve de tête-de-boule. Si le test de mesure de l’inhibition de la croissance de plusieurs espèces de phytoplancton sur microplaque était le plus sensible, on lui préfère néanmoins le test avec Selenastrum, qui est normalisé. Le test avec embryons de truite arc-en-ciel est inclassable, sa sensibilité ne pouvant pas être évaluée.