Trois modèles de couverture de compost susceptibles de supprimer l’oxydation des
résidus et le drainage acide ont été examinés. On a réalisé des études en laboratoire
pour évaluer le potentiel qu’offrent les couvertures de compost ainsi que pour faciliter
la conception d’essais sur le terrain. Deux types de compost ont été comparés : le
compost frais (4 semaines de maturité) et le compost mature (14 semaines de
vieillissement) de déchets solides municipaux (DSM). Des analyses de la qualité du
lixiviat provenant de couvertures de compost et de résidus ont été menées pour la
raison que le compost de DSM peut libérer des métaux en traces, des substances
chimiques organiques et des pathogènes dans le bassin hydrographique à l’extérieur
du parc à résidus. Une expérience de simulation en laboratoire pour comparer les trois
modèles de couverture de compost et deux catégories de compost a été réalisée dans
des colonnes en plexiglas pendant 290 jours.

Les modèles de couverture de compost et de sable se sont avérés beaucoup plus
efficaces que le modèle de sol travaillé comme concepts de couverture du fait qu’ils
permettent de supprimer le drainage acide des résidus. Les concentrations d’oxygène
ont diminué bien en-deça de la concentration atmosphérique dans les couches de
compost et de résidus dans les trois modèles de couverture. Compaction par une
pression substantielle sur la couverture de compost n’a pas semblé procurer beaucoup
d’avantages. Des conditions de réduction moyenne à forte se sont dévelopés, en
particulier sous une couverture de compost frais; ces conditions ont favorisé la
dissolution des oxydes et ont augmenté la mobilisation du fer, des sulfates et de
plusieurs métaux en traces. La formation d’un précipité de sulfure de fer noir et de
méthane à l’interface compost-résidus a mis en évidence l’inversion des processus du
drainage minier acide lorsque la couverture de compost est fraîche. Cependant, la
dissolution par réduction des oxydes contenus dans les résidus se poursuivait toujours
dans les résidus à la fin du neuvième mois de simulation. Cette condition pourrait
n’être que temporaire en attendant que le fer et le soufre soient immobilisés sous
forme de précipités moins solubles comme les sulfures.

Les essais de qualité du compost ont indiqué que les lixiviats provenant du compost de
DSM mature et frais présentent un faible danger de pollution de l’environnement
lorsqu’on l’utilise sur les sites miniers. De plus, une très faible conductivité hydraulique
de la couverture de compost frais empêchera l’écoulement vertical de l’eau à travers la
couche de compost de sorte qu’elle réduira la lixiviation des acides, des métaux et des
composés azotés provenant du système compost-résidus.

De cette étude préliminaire, il ressort que le modèle utilisant du compost de déchets
solides municipaux frais semble être la solution la plus simple et la plus rentable de
couvrir les résidus. Pour déterminer si les caractéristiques avantageuses de la
couverture de compost peuvent se maintenir, il faudra mener des essais à long terme
sur le terrain ou de vastes expériences lysimétriques pilotes. La compaction à long
terme et la décomposition du compost frais doivent être analysées pour établir si ses
caractéristiques hydrauliques favorables et ses conditions anaérobies peuvent être
maintenues dans un milieu naturel. En particulier, l’importance relative de la barrière
physique contre l’oxygène et de la consommation biologique en oxygène qu’offrent les
différents types de compost de DSM reste à être déterminer.