La séparation des minéraux sulfurés et l’élimination des résidus à faible teneur en soufre constitue une stratégie prometteuse pour la prévention du drainage minier acide. Une étude
hydrogéochimique détaillée est en cours dans le parc à résidus miniers Copper Cliff d’Inco Limitée en vue de comparer l’évolution géochimique de l’eau interstitielle provenant de résidus à faible teneur en soufre à celle provenant de résidus à plus haute teneur en soufre. En juin 1993, on a construit trois lysimètres de terrain de 10 m x 15 m pour recevoir des résidus à faible teneur en soufre (0,35 % S en poids), des résidus principaux (0,98 % S en poids) et des résidus en vrac 2,3 % S en poids), respectivement. Les lysimètres ont été échantillonnés deux fois par année afin de déterminer la composition de l’eau interstitielle, la composition du gaz de porosité et l’ensemble des propriétés physiques des résidus. On a utilise la modélisation géochimique pour déterminer les phases minérales qui limitent les concentrations de constituants dissous. Dans les 20 centimètres supérieurs des lysimètres contenant des résidus principaux et des résidus en vrac, la teneur en oxygène du gaz de porosité était totalement épuisée, ce qui indique la zone d’oxydation active. L’épuisement d’oxygène en phase gazeuse n’a pas été observée dans le lysimètres qui contenait des résidus à faible teneur en soufre. Dans les lysimètres qui contenaient des résidus principaux et des résidus en vrac, l’oxydation a engendré des conditions acides tandis que le pH de l’eau interstitielle des résidus à faible teneur en soufre est demeuré presque neutre. Une augmentation importante des concentrations de constituants dissous dans l’eau interstitielle s’est produite dès la première année dans le lysimètres qui contenait des résidus principaux et dans celui qui contenait des résidus en vrac mais elle n’a pas encore été observée dans le lysimètres contenant des résidus à faible teneur en soufre. Les concentrations maximales d’eau interstitielle mesurées en octobre 1995 excédaient 13 g/L SO4, 1 500 mg/L Fe et 1 500 mg/L Ni dans le lysimètre contenant des résidus en vrac tandis que le lysimètre qui contenait des résidus à faible teneur en soufre indiquait de plus basses concentrations dissoutes (< 2g/L SO4, < 5 mg/L Fe, et < 40 mg/L Ni). Les résultats préliminaires de cette étude semble indiquer que l’acidification de l’eau interstitielle et la charge de métaux lourds dans l’environnement pourraient être considérablement réduites par la production de résidus à faible teneur en soufre.
En concomitance avec les essais au moyen de lysimètres de terrain, des essais en laboratoire sont en cours en vue d’évaluer les réactions de neutralisation de l’acide contenu dans les résidus non oxydés. Dans une série d’essais sur colonnes saturées qui sont menés actuellement, une solution acide et des échantillons de résidus provenant des trois lysimètres sont utilises pour étudier la migration des conditions de pH faible dans les résidus non altérés.