RÉSUMÉ
B.A.R. Environmental Inc. a mené des tests de toxicité sur des effluents miniers et des eaux réceptrices provenant de Myra Falls (Westmin Resources, C.-B.), Sullivan Mine (Cominco Mine Ltd., C.-B.), Levack Mine (Inco Limitée Ont.), Onaping Site (Falconbridge Limitée, Ont), Dome Mine (Placer Dome Canada, Ont.), Division Gaspé (Mines et Exploration Noranda Inc., QC) et Heath Steele Division (Mines et Exploration Noranda Inc., N.-B.). L’objectif principal des tests était de caractériser la toxicité de sept effluents miniers en utilisant les eaux réceptrices locales comme témoins et milieux de dilution. Les autres objectifs consistaient à déterminer si les eaux réceptrices étaient toxiques dans le cas du tête-de-boule et de Ceriodaphnia dubia ainsi qu’à évaluer l’utilisation de procédés d’acclimatation aux eaux réceptrices toxiques. Les études de toxicité ont été menées conjointement avec les évaluations sur le terrain aux sept emplacements miniers.
Les tests de toxicité portaient sur la mesure de l’inhibition de la croissance de l’algue Selenastrum capricornutum et de la lentille d’eau Lemna minor, sur la mesure de la reproduction et de la survie de Ceriodaphnia, sur la mesure de la survie et de la croissance du tête-de-boule et sur la viabilité de l’embryon de la truite arc-en-ciel. Afin de déterminer l’utilité des procédés d’acclimatation, des échantillons d’eaux réceptrices ont été recueillis et utilisés pour les tests de toxicité préliminaires avec le tête-de-boule et Ceriodaphnia dubia. Les échantillons d’eaux réceptrices utilisés comme milieux de dilution et témoins pour les tests avec les effluents ont été recueillis à une date ultérieure.
Le procédé d’acclimatation comprend l’introduction graduelle d’organismes dans de l’eau réceptrice concentrée à 100 % vol/vol. Les néonates Ceriodaphnia et les têtes-de-boule adultes sont conservés pendant 7 jours dans l’eau du laboratoire dont le pH et la dureté sont ajustés à ceux de l’eau réceptrice. Les œufs de poisson nouvellement fertilisés et les néonates Ceriodaphnia de la troisième couvées sont ensuite introduits dans des eaux réceptrices concentrées à 10 %. La proportion de la concentration augmente chaque jour jusqu’à ce que les organismes se retrouvent dans de l’eau réceptrice concentrée à 100 %. Les larves de poisson nouvellement écloses et les néonates Ceriodaphnia de la troisième couvées sont alors utilisés dans des tests de toxicité.
Les tests de toxicité réalisés avec des effluents comprenaient plusieurs concentrations d’effluents, les eaux réceptrices de la mine étant utilisées comme témoins et milieux de dilution. On a comparé la toxicité des effluents en établissant la moyenne des résultats des quatre tests de toxicité qui ont réussi au cours de cette étude. On a comparé la sensibilité des tests de toxicité en classant les concentrations inhibitrices à 25% (CI25).
Lors des tests préliminaires, l’eau réceptrice de la mine Sullivan s’est avérée toxique tant pour Ceriodaphnia (taux de mortalité de 30 %) que pour le tête-de-boule (taux de mortalité de 60 %). L’eau réceptrice de Gaspé n’a été toxique que dans le cas de Ceriodaphnia dont le taux de mortalité a été de 30 %. Les eaux réceptrices des autres remplacements ne se sont pas révélées toxiques au cours des tests préliminaires.
Les Ceriodaphnia ont été soumis au procédé d’acclimatation avec les eaux réceptrices de Sullivan et de Gaspé et les têtes-de-boule à l’eau réceptrice de Sullivan seulement. Le taux de survie des deux organismes s’est amélioré au cours de l’acclimatation graduelle. Pendant le procédé d’acclimatation, tous les Ceriodaphnia ont survécu à la série d’essais avec les eaux réceptrices de Gaspé tandis que 80 % ont survécu à la série d’essais avec les eaux réceptrices de Sullivan. Pendant la période d’acclimatation aux eaux réceptrices de Sullivan, 87,5 % des œufs des têtes-de-boule ont éclos sous forme de larves.
Lors des tests menés sur les effluents, les organismes qui s’étaient adaptés ont également survécu dans les eaux réceptrices témoins de Sullivan et de Gaspé, ce qui a validé les tests. Les eaux réceptrices de Myra Falls se sont avérées toxiques pour Ceriodaphnia bien qu’elles ne se soient pas avérées toxiques au cours du test préliminaire. Lors du test effectué avec l’effluent provenant de Heath Steele, le taux de reproduction de Ceriodaphnia dans les eaux réceptrices témoins a été beaucoup plus élevé qu’à l’occasion du test préliminaire. Les réponses de Ceriodaphnia aux eaux réceptrices de Heath Steele et de Myra Falls suggèrent que divers échantillons provenant des mêmes eaux réceptrices peuvent varier de façon à affecter la reproduction et la survie de l’invertébré.
Quatre tests menés avec des embryons de truite échoués. Lors des tests, l’eau réceptrice de Gaspé était légèrement toxique et les tests menés avec des effluents provenant de Dome, de Sullivan et de Myra Falls n’ont pas été valides en raison du manque de qualité des œufs et/ou de la laitance, ce qui a occasionné un taux de mortalité excessif dans les eaux réceptrices témoins.
La plupart des effluents se sont avérés peu toxiques. Les tests menés au moyen de Selenastrum, de Lemna et de Ceriodaphnia ont démontré une sensibilité vis-à-vis des effluents tandis que la sensibilité des tests menés avec le tête-de-boule était moindre. Les données compilées au cours de cette étude combinées aux données recueillies antérieurement dans le cadre du projet de préselection des tests de toxicité sublétale démontrent que la sensibilité des tests menés avec le tête-de-boule et l’embryon de truite est semblable.